Comte RENDU DE LA PREMIERE RENCONTRE INTERNATIONALE ANARCO-INDEPENDANTISTE qui s'est tenue le 28/29/30 Déc. 1985 à GUASILA (Sardaigne)

 

- Le compte-rendu complet des travaux de la 1ère rencontre internationale des anarchistes et libertaires qui luttent pour la LIBERATION NATIONALE ET SOCIALE des peuples opprimés et non reconnus, sera pu­blié avec les actes de cette rencon­tre d'ici quelques mois. 'Nous don­nerons ici seulement des extraits les plus significatifs qui ont carac­térisé les travaux de la quarantaine de camarades (environ 60 dans les moments les plus forts) qui se sont retrouvés à Guasila.

- Les débats ont porté pour la 1ère fois, dans une perspective d'analyse et de lutte commune, plusieurs thèmes liés à la lutte anarchiste de libération nationale. Il y eut bien sûr nécessairement des difficultés puisque les différentes organisations et individualités présentes se ren­contraient pour la 1ère fois et sur des thèmes "nouveaux" au point de vue information et théorique. En conséquence de nombreux points n'ont été qu'esquissés. L'approfondisse­ment, l'information et l'échange réciproque se poursuivra pour aboutir à la prochaine rencontre dont le lieu et la date exacte ne sont pas encore établis. (Sicile? Frioul?). Courant 1986. Les délibé­rations adoptées vont être soumises à l'approbation des groupes natio­naux. Elles ont été nombreuses et naturellement elles ne pourront garder qu'un aspect organisationnel /opérationnel.

1- Continuer à confier les travaux relatifs à l'échange d'informations entre les groupes, à la publication des actes de la 1ère rencontre, à la rédaction de " Sardennia contras a s’lstadu ". Pour tout ce qui concerne 1a lutte de 1ibération nationale, aux matériaux publiés et à publier, voir le point 2 le bulletin « Azione anarchica ».

2- Commencer la publication d'un bulletin - dans une quantité suffi­sante pour satisfaire toute demande ­d'information sur les situations nationales spécifiques et sur l’in­tervention pratique des mouvements anarchistes nationaux spécifiques. Le bulletin prend le titre de AZIONE ANARCHICA  et sera un instrument d’étude d’analyse et d’approfondissement théorique sur la question nationale ". Ce1à aussi dans la perspective d'atteindre le plus rapidement possible un accord commun entre les _groupes, même au regard de l'utilisation de concepts pour l'intervention pratique dans la lutte nationale et sociale des peuples.

3- Adopter afin d'éviter d'ulté­rieures confusions conceptuelles dues à la pauvreté linguistique, quand cela est possible, le concept d’Indépendantisme " pour indiquer le sens de la lutte anarchiste pour la libération nationale. Il en dé­coule la décision d'utiliser le concept de « ANARCHO-INDEPENDANTISME « « LUTTE INDEPENDANTISTE » etc. Mais naturellement les conditions socio­culturelles nationales conditionne­ront cette approche.

4- Autogestion de la part des femmes d'un espace du bulletin Il AZIONE ANARCHICA  sur la question de la condition des femmes dans les colo­nies.

5- Adopter l'Esperanto' comme langue officielle dans les congrès interna­tionaux et dans les relations épis­to1aires tel qu’il devienne le seul instrument communicatif non impérialiste, non colonialiste. C'est un but sans doute non immédiat mais à obte­nir dans un bref délai. A cet effet les congressistes sont invités à é­tudier l'espéranto et à commencer des publications de cours dans leurs périodiques.

6- Constituer la CONFEDRATION ANAR­CHISTE INTERNATIONALE pour la LIBE­RATION NATIONALE, dont ne peuvent être membres que les organisations/ individualités anarchistes. Les seuls critères pour pouvoir adhérer à la Confédération sont : la METHODE INSURRECTIONNELLE (c'est-à-dire liée directement à un travail de masse dans le but de créer les conditions .de durcissement de l'affrontement dl' classe dans des perspectives autogestionnaires et de conflictualité 'per­manente) et le REFUS DE L'INTERCLAS­SISME.

Parlant d'une organisation spéci­fiquement anarchiste, i1 est évident que ses adhérents, bien que pouvant collaborer opérativement avec des camarades de base et des prolétaires adhérents à des partis ou à des organisations non anarchistes, ils ne pourront absolument pas avoir de rapports de collaboration avec les directions de partis ou d'organisa­tions indépendantistes ni même avec celles de la gauche autoritaire et parlementaire.

La proposition initiale était de ' constituer une Fédération Internationale des organisations anarchistes de Libération Nationale. Mais comme il existait déjà des fédérations na­tionales (comme la F.A.C.C.) el que d'autres pouvaient se constituer, nous avons opté pour une Confédéra­tion. En outre comme il existait des problèmes terminologiques (et pas seulement terminologiques liés au concept de "LUTTE DE CLASSE" - cri­tère retenu pour les adhérents de la Confédération - nous avons préféré ne donner à ce concept que la termi­nologie négative, "REf1JS DE L'INTERCLASSISME"; ceci explique de 1"a mê­me manière la nécessité théorico pratique de la lutte des exploités contre les classes exploiteuses. Ce choix terminologique a écarté mo­mentanément les problèmes dus à « identification » sociologique des de classes sociales qui ne sont plus réductibles au dualisme PROLETARIAT/ BOURGEOISIE, au moins selon la si­gnification traditionnelle de ce bi­nôme. Par ailleurs l'organisation confédèra1e souligne l'autonomie et l'indépendance opérationnelle des organisations nationales spécifiques dans leur propre champ d'activité:'

Au regard des propositions initiales des organisateurs qui envisageaient de constituer - comme établi à

l'ordre du jour - une structure moins engagée (coordination ou commission internationale permanente de solida­rité) il y eut véritablement un saut qualitatif qui a conduit à délibérer sur la constitution d'une Confédéra­tion, et ensuite sur ,des objectifs opérationnels précis de lutte unitai­re aux ennemis communs : Militarisme OTAN, étatique et international, colonisation économique et impérialis­me du capital multinational et des Etats ; dénationalisation; politique énergétique des méga centrales nu­cléaires et à charbon; acculturation linguistique... etc.

Un débat vivant s'est également ouvert sur la question des femmes et qui se poursuivra dans le futur.

Un relief particulier a été don­né aux thèmes écologiques, question sur laquelle il y aura aussi un ap­profondissement théorique et prati­que dans un futur immédiat. Cepen­dant, même sur ce domaine fondamen­tal de la lutte de libération nationale, il a été relevé la nécessité de lier la "lutte écologique" au projet insurrectionnel et au refus de l'interclassisme, de façon à éviter tout appauvrissement qui rédui­rait ce combat à une simple défense de l'environnement ou de protection de la nature.

D'ici deux mois les groupes nationaux devront donner leur réponse sur leur adhésion au moins pour le projet de CONFEDERATION.

(…)Remerciements.

Guasila, 13 Janvier 1986 Pour la rédaction de " SARDENNIA CONTRAS" Costantino CAVALLERI